Dans son costume d’un gris neutre Gérard se sentait mal à l’aise. Ce qu’il aimait, lui, c’étaient les couleurs vives, les chemises à motifs. Il se faisait l’impression de sortir d’un vieux des années 40 en noir et blanc. Il ne se reconnaissait pas. C’est Simone qui le lui avait acheté et personne jusqu’à maintenant n’avait réussi à le lui faire porter.
– Moi vivant disait-il tu ne me feras jamais mettre ça ! J’y perds toute mon identité. Je ne veux pas être un anonyme quelconque parmi les autres. J’aime être le gars avec la chemise colorée !
Pour se venger, il lui avait offert une robe bleu canard avec de grosses fleurs jaune, orange et rouge et lui avait dit :
– Si toi, tu mets cette robe, je mets ton costume.
Tout seul, allongé dans sa boite à la frontière de l’au-delà, il les regardait défiler devant lui. Tous vêtus de leur chemises la plus criarde, l’ensemble finalement ne manquait d’unité.
Simone s’avança la dernière dans sa robe bleue.
– Tu avais raison, mon amour, tu ne l’auras pas mis vivant ce costume…
ceriat says:
19 October 2013 at 12 h 57
Une frontière définitivement franchie et bien écrite.
sblanrue says:
20 October 2013 at 21 h 39
Bonjour, je ne crois pas avoir déjà vu de tes textes au cours des défis d’Olivia alors bienvenue !