Les mots :
ténébreux – sombre – gouffre – clair – caverneux – roman – asocial – adaptation – théâtre – dramatique – scénariste – comédien – grandiloquent
La consigne facultative :
décrire un rendez-vous amoureux.
Bon ce soir ça ne vient pas, je n’arrive pas à écrire, je suis trop absorbée par le paysage qui défile sous le coucher de soleil. Avec cette lumière, même la ville est belle. Mais ce que je préfère ce sont les silhouettes sombres des arbres qui se détachent sur le ciel encore clair. Bercée par les murmures dramatiques des conversations de mes voisins, je plonge dans un gouffre de morosité. Que des plaintes ou des reproches. N’y a-t’il donc personne pour voir la vie en rose comme le magnifique coucher que nous offre le soleil ce soir ?
Premier arrêt, la voiture se vide. Un éclat de rire perce le roulement caverneux du train qui repart. En fin de compte, tout le monde n’est pas maussade. Heureusement qu’il reste quelques asociaux qui osent encore montrer leur bonne humeur. Les gens bien élevés sont d’humeur égale et se gardent bien d’exprimer autre chose que leur mécontentement. Toujours légitime, bien entendu ! En parlant de gens bien élevés, un téléphone sonne, fort,trop fort. D’un geste grandiloquent, son propriétaire répond, fort bien sûr,trop fort. On dirait un comédien en représentation. Des murmures de désapprobation commencent à s’élever mais il raccroche avant que la contestation ne se manifeste franchement. Mais le répit est de courte durée, la même sonnerie se fait de nouveau entendre.
– Allo oui, c’est Moôa !
– Allo ? Allo !?
– Ah merde, ça ne passe ici ! Fichu réseau !
Soulagée, je lève les yeux vers ma voisine d’en face et nous échangeons un sourire complice. Les mots sont parfois inutiles. Je remercie intérieurement l’emmerdeur pour m’avoir offert ce précieux moment.
Derrière moi une femme continue imperturbablement de raconter sa vie à sa copine. Tout un roman ! Je devrais l’enregistrer pour l’envoyer à un scénariste, je suis sûre qu’il pourrait en faire une super adaptation !
J’arrive à destination. Je quitte le grand théâtre du RER pour rejoindre ma voiture qui m’attend sagement sur le parking. Dans quelques minutes je vais retrouver mon grand ténébreux et mon foyer où, ensemble, nous pourrons laisser aller notre transport en commun.
Adrienne says:
22 February 2014 at 10 h 08
ah! joli, ce transport en commun
marlaguette says:
22 February 2014 at 10 h 37
On ne s’ennuie jamais dans les transports en commun…
MCL says:
22 February 2014 at 12 h 09
Voilà une scène, décrite avec humour, que nous avons tous connue, un jour ou l’autre. L’agacement provoqué par la voix trop forte de celui (ou celle) qui raconte sa vie au téléphone est tellement bien rendu. Si encore la conversation présentait un quelconque intérêt, il n’y aurait rien à dire, mais la plupart du temps, le contenu est totalement insipide. Dommage, on ne peut même pas s’en servir pour raconter une histoire. Quoique… si ! C’est ce que tu as fait
jacou says:
22 February 2014 at 15 h 58
Même des gens sourds utilisent les transports en commun? Comment?
Olivia Billington says:
22 February 2014 at 18 h 32
Haha, sympa ta conclusion !
Patrick says:
22 February 2014 at 19 h 24
Que de transports … où les mots voyagent …
patchcath says:
24 February 2014 at 6 h 46
belle description du théâtre des transports en commun, on doit prendre les mêmes
Biancat says:
24 February 2014 at 15 h 33
Ca me rappelle mes années parisiennes, quel parisien moyen n’a pas vécu la scène que tu décris ? Et belle utilisation du ‘transport en commun’ ^^
ceriat says:
1 March 2014 at 11 h 55
Un beau voyage qui m’a transportée.
josette says:
3 March 2014 at 16 h 00
RER ou métro les rencontres sont supers !
J-Marc says:
24 March 2014 at 21 h 30
Merci pour ce voyage de mots qui nous transporte un peu différemment dans cet univers rendu presque beau et sympathique.
Jean-Philippe says:
25 March 2014 at 12 h 12
Ah, très bien vu Nadège ! On y est tout de suite.